CONSTRUIRE SON ETABLI DE MENUISIER

Etabli

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PRIX DE REVIENT :

Mon cas n'est pas très significatif car je possédais le bois qui avait été acheté, en lot, à un prix dérisoire. Toutefois, en tenant compte du volume et des essences utilisées, on peut faire une estimation approximative.

- Le plateau : hêtre 80%, chêne 20% - = 0.065 M³ fini, soit 0.13 M³ de plot brut
- L'empiètement : chêne - - - - - - - - - = 0.079 M³ fini, soit 0.16 M³ de plot brut
- Le plancher : châtaigner - - - - - - - - = 0.0079 M³ fini, soit 0.013 M³ de plot brut

On arrive à un total de 0.3 M³ de plot brut, environ. Compte tenu d'un prix pratiquement identique pour le hêtre et le Presse à plat chêne : 500 Euros /M³ en plot et du peu de châtaigner utilisé, le poste bois s'élève à 150 Euros, départ scierie. Il est à noter que selon les régions ces prix peuvent varier sensiblement.

NB : Je ne disposais pas d'assez de hêtre qui reste l'essence idéale pour la fabrication d'un plateau d'établi. Cette essence est aussi résistante et dure que le chêne et, en plus, elle a l'avantage sur ce dernier de ne pas lever d'échardes.

Les autres dépenses à prendre en considération, sont : l'achat des vis, des tiges filetées + rondelles et écrous, de la colle, d'une vis d'établi et de deux serre-joints à manche, si on veut placer une presse à plat comme montrée sur la photo ci-dessus. Pour pouvoir travailler des deux côtés, il est agréable de disposer d'une seconde presse, métallique celle-là. Je possédais la vis d'établi et les serre-joints mais on peut parler d'un prix approximatif de 40 Euros pour la première et 30 Euros pour les seconds. La presse métallique m'a coûté 36 Euros.

Pour récapituler : 150 Euros de bois + 106 Euros d'accessoires métalliques + visserie et colle pour 14 Euros, on obtient un total de 270 Euros, hors électricité et usure de l'outillage, postes difficilement quantifiables. Le poids total de cet établi est d'environ 110 kg. Sommaire

TEMPS DE REALISATION :

Il sera plus ou moins long, selon que l'on travaille à partir de planches avivées ou de bois en plot. J'ai pratiqué selon la deuxième méthode et mon ouvrage a été totalement terminé, y compris la finition, en 40 heures environ, mais je suis de ceux qui travaillent lentement. Je pense qu'une meilleure réflexion m'aurait Outils économisé une dizaine d'heures. Disons qu'un bon ouvrier doit pouvoir venir à bout de cette réalisation en 20/25 heures.

OUTILLAGE UTILISE :

J'ai utilisé une combinée 6 opérations de moyenne gamme en 260 de largeur de dégauchissage et en 230 de hauteur de rabotage, une défonceuse, une perceuse à colonne et une perceuse portative. Une ponceuse orbitale, des limes et des ciseaux sont venus compléter l'outillage employé pour cette réalisation. Pour coller le plateau, je me suis servi d'une douzaine de serre-joints de 60, de quatre dormants, pour coller les alèses et l'empiètement et de quatre étriers en chêne, de fabrication maison. Sommaire

FABRICATION DU PLATEAU :

Je pense que l'idéal est de pouvoir travailler des deux côtés de l'établi, ce qui nécessite de la place, bien sûr. Dans ce cas, il n'est pas question de placer une quelconque rigole à rangement sur un des côtés. Une largeur comprise entre 50 et 60 cm est raisonnable (Le présent établi en fait 51).Côté longueur, 1.50 mètre me semble un peu juste pour un travail varié et je pense que 2 mètres doivent être un grand maximum. J'ai choisi 1.75 mètre allongé de deux alèses de 35mm, soit un total de 1.82 mètre. L'épaisseur d'un tel plateau ne doit pas être inférieure à 60 mm. Ici nous avons 70 mm mais 10 ou 20 mm supplémentaires ne seront pas inutiles.

Il est préférable de fabriquer un plateau d'établi à partir de lamelles collées sur faces. De cette façon, le matériau souffre moins car les coups portés le sont sur chant et la déformation est (pratiquement) nulle. Autre avantage de cette méthode, on peut utiliser des pièces moins larges, et de ce fait plus faciles à travailler.

Je possédais du hêtre en plusieurs épaisseurs, allant de 25 à 40 mm. Une fois rabotées, ces planches mesuraient 23 à 35 mm environ et mon plateau est donc composé de 20 morceaux. Si on dispose de pièces plus épaisses, ça n'en sera que mieux et il y aura moins de stress au collage. 10 pièces de 50/55 d'épaisseur me semble être l'idéal.

Entures Si certaines planches présentent trop de flèche, vous pouvez les couper en deux, dresser ces moitiés et les rabouter ensuite. Avec un outil à enture multiple, c'est vite fait. Une fois ces deux morceaux collés, on obtient une pièce de la longueur voulue, parfaitement dressée. On prend soin d'intercaler ces planches " siamoises " entre deux autres entières (photo ci-contre).

Quand toutes les pièces sont dressées, il reste à les assembler. Pour compléter le collage, on peut solidariser encore plus l'ensemble, à l'aide de tiges filetées, passées dans l'épaisseur du bois. Pour ce faire, percez 5 trous de 13 dans chaque pièce, en prenant soin qu'ils soient exactement en regard l'un de l'autre.

Pour assembler, il faut une planéité le plus parfaite possible. J'ai fabriqué, à cette occasion, 4 étriers en chêne de 4 cm d'épaisseur sur 12 cm de hauteur. Leur longueur doit être supérieure d'au moins 20 cm à la largeur totale du plateau à coller. Ce n'est pas du temps perdu car ils resserviront pour d'autres occasions.Arrangez-vous pour que les parties basses des étriers soient bien maintenues (personnellement, je les ai calées sur un vieil établi).

Prévoyez deux cales martyres qui encadreront l'ensemble. Elles devront avoir une section suffisante, et au moins une face parfaitement dressée. Préparez toutes les pièces, dans le bon ordre et commencez à encoller (colle vinylique) la face interne de la première planche, placez-la sur les étriers, contre la première cale martyre. Encollez les deux faces de la deuxième planche placez-la contre la première et ainsi de suite. Si on a plus Etriers de 10 pièces, il est délicat de les coller en une seule fois car le temps d'ouverture de la colle dépasse rarement 30 mn. Dans ce cas, pratiquez en deux fois (ce que j'ai fait). La dernière pièce ne sera encollée que sur sa face interne et sera suivie de la seconde cale martyre. Placez la partie supérieure de l'étrier et serrez votre plateau en sandwich à l'aide de tiges filetées ou de serre-joints. Sans aller jusqu'à bloquer complètement, le serrage doit être suffisamment ferme pour que l'on ne voie plus aucun jour entre le plateau et les étriers. Placez les serre-joints et vissez jusqu'à faire sortir l'excédent de colle. Plus ils seront nombreux, meilleur sera le résultat. Une fois assuré que les jonctions sont parfaites sur toutes les longueurs, bloquez les étriers. Il ne reste plus qu'à attendre une paire d'heures pour " démouler ".

Maintenant, il faut passer les tiges filetées de 12 et les boulonner de chaque côté. Percez un évidemment de l'épaisseur de la douille qui devra serrer les écrous, de façon à ce que ces derniers soient encastrés. A la rigueur, ils peuvent être recouverts d'un " bouchon " de bois qui les camouflera.

A ce niveau, j'ai rencontré un gros problème car j'avais percé des trous de 12 et quand j'ai voulu enfiler les tiges filetées, malgré toutes les précautions prises, les trous n'étaient pas parfaitement dans le même axe et il y avait un petit mm qui empêchait d'enfiler la tige complètement sur 3 des 5 percements. J'aurais dû prévoir un trou de 13 mais je ne l'avais pas fait et je n'avais pas à disposition une mèche suffisamment longue. Je me suis souvenu de la façon dont on perçait des trous dans le bois, dans ma jeunesse, quand on ne possédait pas de chignole : le fer rougi. Pas de forge à disposition, je me suis donc retourné sur mon chalumeau à propane. Une chute de tige filetée a servi d'outil et, en plusieurs fois, les trous récalcitrants ont été mis au bon diamètre. Pour l'anecdote, ma femme est arrivée dans l'atelier croyant que j'y avais mis le feu car de la fumée et de l'odeur de bois brûlé, il y en avait.

Voilà votre plateau installé sur deux tréteaux, prêt à être mis à la longueur définitive (hors alèses). Equerre, scie circulaire portative, un petit martyr serré en bout et le tour est joué.

Pour placer les alèses, vous avez le choix. J'ai décidé de les fixer par double faux-bouvetage avec du contre-plaqué de 10. Comme je ne me voyais pas passer un tel poids à la toupie, j'ai exécuté les rainures à la défonceuse, en place, à l'aide d'une fraise droite, aussi bien sur les bouts du Faux-bouvetage plateau que sur les alèses elles-même. Une autre possibilité aurait été la jonction à queue d'aronde, qui, glissée dans les bouts, assure un maintient optimum. La réalisation est toutefois plus longue et délicate si on veut un ajustage parfait.

Pour la petite histoire, j'ai commencé par une rainure complète, de bout en bout et je me suis aperçu que l'on pouvait cacher ce faux-bouvetage en CP (photo ci-contre). J'ai donc continué en faisant une rainure arrêtée, ce qui donne l'impression d'une fixation à " plat cul ". Affaire de goût. Pour le collage de ces alèses, employez des serre-joints dormants ou toute autre combine qui permette de bien les tenir appliquées pendant le temps de séchage. Des crics bien calés peuvent faire l'affaire. N'oubliez pas, là encore, les martyrs.

Sommaire

FABRICATION DE L'EMPIETEMENT :

Un des impératifs de l'empiètement d'un établi, c'est une stabilité le plus parfaite possible. Etant donné la faible largeur de l'ouvrage, il faut compenser cette lacune par un poids conséquent et un centre de gravité suffisamment bas. Selon la morphologie de l'utilisateur, le plan de travail Plateau devra être plus ou moins haut. A partir d'ici, je décris ce que j'ai fait en fonction de ma taille et du bois dont je disposais. Ce qui va suivre n'est donc pas absolu et peut être accommodé.

Je mesure 1.80 mètre et pour les travaux que j'exécute le plus souvent sur mon établi (défonçages, ponçages, finitions à la lime et au ciseau, encollages, vissages, etc.) la hauteur sol/dessus du plateau idéale, pour travailler sans être courbé, est de 90 cm. S'il vous arrive souvent de travailler des pièces de forte épaisseur (20/30 cm), il sera peut-être souhaitable de diminuer cette hauteur.

Pour que le poids soit conséquent, j'ai employé du chêne de bonne section (150x60 mm terminé) pour les quatre pieds principaux. Je pense qu'il s'agit là d'une moyenne mais si vous pouvez augmenter ces dimensions, cela n'en sera que mieux. Hauteur des pieds : 85 cm (c'est cette hauteur qu'il faudra ajuster à votre morphologie). Pour le pied central, j'ai utilisé une pièce toute rabotée qui traînait dans le coin de l'atelier et qui avait une section de 92x110. Là aussi, les dimensions peuvent être accommodées pourvu qu'elles ne soient pas plus faibles que 80x80.

Pour les traverses longues du bas, j'ai travaillé des pièces de même épaisseur que celle des pieds : 60 mm, mais j'ai réduit la hauteur à 100 mm pour une longueur, tenons compris de 1430 mm, ce qui laisse, une fois montées, un écart entre pieds de 1330 mm. Pour les traverses courtes du bas, même épaisseur et même hauteur avec une longueur totale de 470 mm, compte tenu de tenons un peu plus courts. Notez bien que j'ai travaillé avec le bois dont je disposais et que si vous avez le choix, une section supérieur de ces traverses basses ne pourra qu'être profitable au centre de gravité.

Les tenons des traverses basses ont été exécutés selon le principe du tiers en épaisseur (20, 20, 20) et du ¼ - ¾ pour l'épaulement garantissant un bon équerrage (25 d'épaulement pour 75 de tenon). Leur longueur est de 50 pour les traverses longues et de 40 pour les courtes. Ces traverses sont fixées aux pieds en affleurant le bord extérieur. Pour le haut, j'ai choisi de conjuguer la fonction écartement et la fonction fixation du plateau en montant deux traverses à chaque bout au lieu d'une seule. Ces traverses courtes hautes (Il n'y a pas de traverses longues hautes, le plateau en faisant office), sont d'épaisseur plus réduite (50 mm) pour une même hauteur (100 mm). Elles sont assemblées par tenon, toujours sur les mêmes principes et fixées aux pieds en affleurant le bord extérieur pour l'une et le bord intérieur pour l'autre. Nous verrons pourquoi plus loin.

Les quatre pieds et les traverses basses ont reçu une moulure quart de rond arrêtée au niveau des tenons. Même chose pour le bas des traverses courtes hautes extérieures. Le pied central, lui, a été travaillé de façon identique mais sur les quatre côtés. Ces moulures ont été effectuées à la défonceuse mais auraient pu, tout aussi bien, l'être à la toupie. Elles n'ont d'ailleurs aucune fonction utilitaire, elles sont seulement décoratives.

Le montage et le collage de grosses pièces lourdes est toujours un moment délicat. Comme je travaille seul, j'ai pratiqué en plusieurs fois. Présentez d'abord toutes les pièces " à sec " et si ça s'emboîte parfaitement, passez au collage.

J'ai donc commencé par assembler les petits côtés de l'empiètement. A plat sur le vieil établi en utilisant des serre-joints de 60. Bien sûr, toutes les précautions ont été prises afin que l'ensemble soit parfaitement d'équerre et plan. Le lendemain, j'ai assemblé les deux traverses basses longues sur l'un des deux " bouts " collés la veille puis sur l'autre. Des voliges provisoires ont été vissées entre les deux hauts des pieds pour rendre l'ensemble bien d'équerre, le temps de la prise.

Auparavant, j'avais pris soin de faire reposer les quatre pieds sur un plan bien horizontal. Cette précaution est indispensable si on ne veut pas avoir un " canard boiteux " à l'arrivée. Deux serre-joints dormants ont maintenu l'ensemble serré. Dernière vérification avec une grande règle et un niveau pour contrôler si le haut est horizontal dans tous les sens, c'est le cas, tout va bien. Si cela n'avait pas été, il aurait fallu rectifier avant la prise de la colle. Pour cela, toute combine est bonne : cales, poids, cric.

Une fois l'empiètement bien solidaire et la colle suffisamment prise (personnellement, j'ai attendu le lendemain), il faut mettre le plateau en place et là, il m'a fallu appeler de l'aide car ça pèse. Première chose, centrer parfaitement le plateau sur l'empiètement. Pour le fixer, nous allons nous servir de la " lumière " laissée entre les deux traverses courtes hautes, citées plus haut. Au milieu de ces dernières, nous obtenons donc un vide de 50 mm qui va recevoir une pièce ajustée (mais qui ne doit quand même pas forcer). Cette pièce fera 50x50 de section sur une longueur de 390. Il restera à la glisser dans cette " lumière " et à la visser à l'aide de tire-fond par-dessous. Il va sans dire que ces tire-fond doivent avoir les dimensions suffisantes et qu'il sera percé des avant-trous, dans la pièce et dans le plateau.

croquis Notre plateau est maintenant solidaire de son empiètement à l'horizontal mais il ne l'est pas dans le sens vertical, permettant ainsi un éventuel démontage, ce qui peut être un jour utile. Pour le fixer verticalement, il suffit de visser deux (ou plus) tire-fond depuis l'extérieur de la traverse courte haute. On peut aussi imaginer de percer l'ensemble traverses courtes hautes/pièce de fixation centrale, de part en part et d'y glisser une tige filetée, éventuellement boulonnée. Une fois cette phase effectuée, il vous est possible de déplacer (à deux, au moins) votre établi en le soulevant par le plateau.

Le pied central n'est pas habituel sur un établi mais je peux vous certifier qu'il consolide sensiblement l'ensemble et surtout qu'il assure une meilleure stabilité et une meilleure fermeté quand on travaille sur le milieu de ce meuble-outil. Sa position ne gêne en rien l'opérateur. J'ai commencé par faire un " T " en assemblant le pied proprement dit à une pièce de 480x92x40, par tenon mortaise complète. Une deuxième pièce de même épaisseur, de même largeur mais de 510 de long a été fixée sous le milieu de l'établi dans le sens de la largeur de ce dernier, à l'aide de deux tire-fond. Les bouts de ces deux pièces avaient préalablement été moulurés à la toupie comme le montre la photo ci-dessus. L'ensemble " T " est, à son tour, fixé à la pièce déjà en place par deux autres tire-fond.

Pied central

A ce niveau, le lecteur peut douter de l'efficacité car le pied ne repose pas sur le sol. Patience, l'ensemble n'est pas encore terminé. J'ai confectionné une cale d'ajustage, genre pieds d'éléphant avec, en son milieu, une rainure dans laquelle le pied central vient se loger. La base de cette rainure est en très légère déclivité et il suffit de glisser cette cale jusqu'à obtenir un maintien parfait, sans, pour autant, que l'un des quatre pieds extérieurs ne se soulève. Pour compléter la fixation, j'ai solidarisé le pied aux traverses longues par deux petites pièces, bouvetées en bout, qui viennent se loger dans une rainure et que l'on visse au pied central. Ces rainures auraient dû être prévues au départ mais je ne l'avais pas fait et elles ont donc été effectuées à la défonceuse en place, ce qui ne pose pas de problème. A hauteur du bas des traverses basses, côté intérieur, j'ai vissé des tasseaux de 20x30 qui servent à supporter un plancher de rangement. Ce plancher a été fait en châtaigner avec des planches simplement posées jointivement sur les tasseaux. Là, j'entrepose ciseaux, râpes, maillet, rabots, marteau, balayette, chiffon, etc.. Cela contribue encore à baisser le centre de gravité de l'établi. Sommaire

LES " OUTILS " DE L'ETABLI :

Un établi, ce n'est pas qu'une simple table car dans ce cas, son utilité serait limitée. Sa principale fonction, c'est de pouvoir y travailler des pièces de bois sur et dans les trois dimensions sans que celles- là puissent bouger. Pour cela, on a la presse verticale, classique qui permet de maintenir une planche de façon à la travailler sur chant ou en bout. Il y a aussi la presse métallique, plus récente, qui ne permet pas, ou mal, le travail en bout d'une pièce assez longue mais qui convient parfaitement pour le travail sur chant. On a la presse parisienne qui vient se loger en bout d'établi et qui sert, elle, à maintenir une planche ou un panneau à plat. Elle est très efficace pour le ponçage et pour le travail à la défonceuse. On peut aussi employer les différents modèles de valets pour maintenir une pièce serrée sur l'établi.

J'ai opté pour la presse verticale, d'un côté et pour une presse métallique, en complément de l'autre. Je ne suis pas partisan des valets, auxquels je préfère les serre-joints. En place de la presse parisienne qui nécessite un usinage de l'établi et une vis spéciale, j'ai préféré un système de serre-joints (encore une fois) qui, positionnés d'une certaine façon ont la même utilité. Presse verticale La presse verticale a été faite, comme le plateau en lamellé-collé de quatre pièces de chêne de 60 de largeur sur 37 d'épaisseur, ce qui donne un ensemble terminé de 60 d'épaisseur sur 148 de largeur. La hauteur est plus importante au milieu et les bords externes sont moulurés mais ça n'est que du décor. Là encore, je n'avais pas pensé à prévoir le trou de la vis de presse et, en partie basse, le passage de la planchette trouée qui sert à maintenir la presse parallèle au pied. Il m'a donc fallu les percer en place, ce qui a été fait avec une perceuse et une mèche de 22 pour le trou de vis et avec une mèche de 8 et quelques coups de ciseau pour le passage de la planchette. Cette dernière a été fixée sur la presse par tenon-mortaise.

Pour la presse à plat, je me suis servi de deux serre-joints de 40 dont j'ai inversé la partie mobile, après avoir meulé le bout maté. Ils ont ensuite été positionnés de chaque côté de façon à ce que la tête soit à 2 ou 3 cm du plan de travail. Ils sont maintenus entre deux tasseaux pour qu'ils ne puissent quitter la position horizontale. Les têtes fixes sont immobilisées à l'aide d'un tube carré de 30x30 qui est maintenu sous le plateau de l'établi par un autre tasseau. J'ai ensuite coupé une petite planchette épaisse de 15 et un peu plus large que l'établi. A l'arrière, j'y ai vissé une pièce plus haute au milieu de laquelle les têtes de serre-joints viennent porter.

Sur le plateau de l'établi, j'ai percé, légèrement en biais, trois trous de 20 de chaque Presse à plat côté qui reçoivent des tiges, de 20 aussi car elles doivent légèrement forcer pour être sorties ou rentrées à l'aide d'un marteau. Pour fixer un panneau, par exemple, je " sors " les tiges qui correspondent à sa longueur et je le mets en butée directe ou j'intercale une petite planchette. De l'autre côté, je règle mes serre-joints au plus près et il ne me reste plus qu'à bloquer. L'efficacité est surprenante, il est impossible de déplacer la pièce ainsi prisonnière et on peut opérer en toute tranquillité sur la surface entière, que ce soit avec une ponceuse ou avec une défonceuse. Il faut bien veiller à ce que les têtes des serre-joints soient plus hautes que la pièce à travailler car sinon, il peut se produire un soulèvement. Ce système est aussi efficace pour serrer un petit panneau que l'on doit coller.

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FINITIONS :

Le plateau a été enduit de deux couches d'huile de lin additionnées d'essence de térébenthine et d'un peu de siccatif. L'empiètement a reçu deux couches de lasure avec ponçage entre chacune d'elles. Après quelques mois d'utilisation, je suis satisfait de cette réalisation.

Toutefois, si je devais avoir à refaire un établi de menuisier, j'augmenterais la largeur de 5 ou 6 cm, tout en gardant 1.80 mètre de longueur de plateau. Je serais aussi tenté d'ajouter des tiroirs sous le plancher car on ne dispose jamais d'assez de place pour ranger ses outils. Il n'est d'ailleurs pas exclu que j'en fabrique, a posteriori. Par contre, je ne suis pas partisan de fixer ces tiroirs sous le plateau pour plusieurs raisons : la résonance des outils quand on frappe, le rehaussement du centre de gravité et la gêne pour les cuisses. On peut aussi raccourcir, légèrement, la longueur de l'empiètement, de façon à laisser un débord du plateau plus important. Cela peut faciliter l'emploi de serre-joints plus profonds, en bout.

Comme il est de coutume, je souhaite à tous les " boiseux ", de bons copeaux.

ricardo@free.fr     

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